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dimanche 5 novembre 2017

la guerre civile en Russie : les timbres surchargés de Vladivostok (5ème partie : les timbres en roubles)

Dans cette petite étude des surcharges de Vladivostok, les surcharges en roubles tiennent une place à part.  Cet article fait suite aux quatre précédents consacrés aux timbres en kopecks :
partie 1 : https://philarusse.blogspot.fr/2017/02/la-guerre-civile-en-russie-les-timbres.html
partie 2 : https://philarusse.blogspot.fr/2017/02/la-guerre-civile-en-russie-les-timbres_23.html
partie 3 : https://philarusse.blogspot.fr/2017/07/la-guerre-civile-en-russie-les-timbres.html
partie 4 : https://philarusse.blogspot.fr/2017/08/la-guerre-civile-en-russie-les-timbres.html

Comme vous le savez déjà, la majorité des timbres disponibles en roubles à Vladivostok a été surchargée en kopecks pour pallier le manque de certaines valeurs, et cela en très grande quantité.
Les timbres en roubles (1R), quant à eux, ont connu une grosse disparité entre les timbres non dentelés issu de l'émission de mars 1917 et les timbres dentelés, moins courants en raison notamment des difficultés avec le matériel de perforation, liées aux difficultés d'approvisionnement et d'entretien.
Si les timbres non dentelés furent émis à 3000 exemplaires, ce qui est correspond à un tirage restreint, les timbres dentelés ont été, quant à eux, émis à seulement 150 exemplaires! Inutile de dire que cette rareté a amené les faussaires à investir dans ces valeurs aux cotations élevées...

Je vous propose ici d'étudier ces rares valeurs et de trouver des points d'appui pour discerner le vrai du faux.
Afin de mettre en valeur les caractéristiques de la surcharge des timbres en roubles, je vais m'appuyer sur les timbres les moins rares, c'est-à-dire sur l'émission de 1917 en roubles non dentelés.
Le timbre original MNH (avec pli) :

Le timbre oblitéré Vladivostok du 22 04 1921 expertisé à de nombreuses reprises :

Au niveau pratique, la première difficulté à laquelle on se retrouve confronté se situe dans la polychromie du timbre support, et notamment dans les teintes sombres, propices aux confusions avec une surcharge noire.
Dans le détail, voyons quelles sont les caractéristiques de la surcharge. Tout d'abord, je vais juxtaposer trois surcharges authentiques afin de visualiser les différences d'impression :


Ces variétés sont dues aux différences de quantité d'encre, mais aussi aux différences de matrice d'impression. Concernant cette dernière, elles sont systématiques, mais il est impossible de les lister ici à moins d'avoir une planche complète de cette émission, ce qui n'est pas mon cas.
Les constantes sont plus faciles à repérer :
 Le contraste permet ici de repérer la qualité de trait, que l'on voit moins bien en couleur.
Dans cette version couleur d'un scan différent :
1. boucle ouverte (et cela systématiquement, même si un excès d'encre peut parfois donner l'impression du contraire.
2 et 3. Par rapport à une ligne horizontale qui serait le point d'équilibre entre le haut et le bas de la surcharge, on note que les appendices gauche et droite la rejoignent et que (3) la barre horizontale est  coupée en deux par le D.
4.  Le D est coupé par le retour bas de la boucle du V.
5. La barre centrale du D se poursuit vers le haut, sans retour gauche.
6. Grande et large virgule.
On trouve évidemment des contrefaçons de cette émission non dentelée avec surcharge :
- Un premier type de faux : .

 Voyons dans le détail cette surcharge :
1. Appendice trop court
2. Boucle fermée sur elle-même
3. Trait trop épais
4. Barre centrale déséquilibrée
5, 6 et 7 : traits trop fins ou trop épais

- un deuxième type de faux grossier :
Cette contrefaçon est facilement identifiable, trop ramassée sur elle-même, avec une encre différente et de très nombreuses différences par rapport à l'original.


- un troisième type de faux trouvé sur le net :

Ce faux, que je ne possède pas, comporte notamment une prolongation de la barre principale du D qui part vers la gauche, comme pour les valeurs en kopecks.
Après les timbres non dentelés, je vous propose maintenant d'étudier le timbre le plus cher de la série (le catalogue Yvert le valorise à 1000 euros, produit à seulement 150 exemplaires, le 1 rouble dentelé.

Voici le timbre original MLH :
Ce timbre, expertisé à de nombreuses reprises, possède des caractéristiques de surcharge proches du 1 rouble non dentelé.
Les contrefaçons sont, quant à elles, nombreuses et souvent difficiles à identifier. La conséquence de cette difficulté à identifier la surcharge fait que nombreux sont les timbres qui comportent une signature, plus ou moins douteuse...
- un premier type de faux : 
Cette contrefaçon, remarquable et comportant une imitation de la signature du  Dr. Jemtschoujin, ne diffère globalement de l'original que par l'emploi d'une encre trop fluide.
- un deuxième type de faux, proche du précédent et récupéré sur le net, avec une encre plus fluide encore :
- un troisième type, avec oblitération impossible à identifier :
On note ici principalement la fermeture de la boucle gauche, et une fusion entre le D et le V.
- un quatrième type, récupéré sur le net :
Cette contrefaçon, outre la boucle du D fermée, possède une surcharge qui monte dans le timbre.
- un cinquième type de faux

1. Orientation déficiente de la boucle interne du D
2. Les différents traits fusionnent et forment des "boules" aux intersections
3. Fusion du D et du V et plus généralement l'épaisseur des traits ne correspond pas aux standards de la surcharge.

- un type de faux, numérique, récupéré sur le net :
 La surcharge serait particulièrement bien imitée si elle ne possédait pas un point en bas à gauche, et de série comme le montre l'ensemble du lot!
Il convient donc d'être très vigilant pour ce timbre recherché, car malheureusement, nombreux sont ceux qui se font avoir, comme le montre ce résultat d'enchère... et pour un faux grossier en plus!

A suivre, les timbres en kopecks surchargés d'une nouvelle valeur.